Des armuriers qui ont pignon sur rue dans la région métropolitaine de Montréal fustigent les changements annoncés hier par le gouvernement libéral de Justin Trudeau, qui visent à restreindre davantage les armes de poing en imposant un « gel » dès l’automne prochain.
Au bout du fil, Marco Pendenza, qui a fondé le Club de tir Ville Saint-Pierre il y a 35 ans, est inquiet pour la survie de ses activités.
Dès l’automne prochain, il sera interdit partout au Canada d’acheter, de vendre ou de transférer une arme de poing. Seule une clause grand-père permettra aux propriétaires actuels de garder les leurs.
L’utilisation d’une arme de poing est déjà sévèrement encadrée au Canada. La restreindre davantage n’aura aucun impact dans la sécurité de nos rues. Les jeunes criminels ne viennent pas dans mon magasin pour planifier leur crime. Ils achètent leur arme de poing dans la rue sur le marché noir
, lance l’armurier d’expérience.
Marco Pendenza explique que pour faire partie de son club de tir, un client doit s’attendre à un délai qui peut aller jusqu’à 18 mois, en raison des exigences de la loi en vigueur.
Par exemple, il faut réussir deux cours sur les armes longues et restreintes, après avoir fait une application à la Sûreté du Québec. Par la suite, la loi 9 impose une autre formation pour faire partie d’un club de tir, soit la réussite du test d’aptitude obligatoire.
Un quatrième cours en sécurité et maniement d’armes est aussi nécessaire pour enfin acheter une arme de poing et tirer sur une cible en carton.
La seule chose que notre premier ministre va faire, c’est encore s’en prendre à ceux qui respectent la loi pour tenter de régler un problème de criminalité. C’est l’équivalent d’un médecin qui choisit le mauvais traitement pour guérir un cancer
, affirme M. Pendenza.
Un processus complexe
De son côté, Bruno Venne, propriétaire de Camo Armurier, a le même discours. Selon lui, la loi actuelle était déjà suffisante.
Pour transporter une arme de poing, il faut enregistrer son trajet en rapportant l’heure et la destination. À cela s’ajoutent deux barrures : une sur la détente et l’autre sur le coffret de sûreté. C’est sans compter les munitions qui doivent être transportées séparément. Croyez-vous que c’est ce type d’arme enregistré qui est problématique actuellement?
, s’insurge l’armurier situé à Laval.
« C’est tellement compliqué de vendre une arme de poing que j’ai fait le choix de ne pas avoir de permis comme commerçant. De toutes façons, il est interdit d’en utiliser pour la chasse. »— Une citation de Bruno Venne, propriétaire de Camo Armurier
M. Venne, qui est ancien militaire, déplore que la loi ne prévoie aucune mesure contre le marché noir qui sert de principale source d’approvisionnement.
Article complet à lire sur Radio Canada: https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1887393/ottawa-violence-armee-illegalite-controle-armuriers?partageApp=rcca_appmobile_appinfo_android